Les palabres de la Biennale

Curatées par Alexandre Mulongo Finkelstein, Filip De Boeck, Lotte Arndt, Lucrezia Cippitelli, Mpho Matsipa, Sanne Fleur Sinnige et les artistes de la Biennale.

Le programme discursif “Les palabres de la Biennale” propose des rencontres et échanges autour des enjeux amples de la 7e édition de la Biennale de Lubumbashi.

D'abord, une approche thématique, proposée par Picha : une focale sur la toxicité, aussi bien dans ses dimensions urbaines que en tant qu'effet de l'extractivisme. 

“Avec ce titre composé de deux concepts, celui de «toxique» et celui de «cité» ou «ville», la Biennale de Lubumbashi envisage de réfléchir sur le lien entre la vie contemporaine dans le cadre urbain postcolonial de Lubumbashi et plus largement dans le Sud global, et l’impact des processus industriels, économiques, écologiques, sociaux et culturels qui ont historiquement contribué à la forme de l’urbanité dans cette partie du monde et ailleurs.” Filip de Boeck, Collectif PICHA

Puis, une attention au façonnage de la biennale même : la conception décentralisée, horizontale et collaborative du commissariat, les engagements à long terme de l'association Picha à l'initiative de la Biennale, et le développement continuel des Ateliers Picha dans la durée.

Conçues comme une série de podcasts qui permettent de relier des géographies et luttes multiples aux réalités de Lubumbashi, les palabres réunissent des artistes, des théoricien.ne.s, des activistes et des chercheur.e.s qui questionnent les destructions causées par la colonisation et le capitalisme mondial. Les palabres sont aussi à l'écoute des résistances et des inventions de vies qui se construisent dans les débris de la modernité, par les artistes et plus amplement dans la société.

Podcast jingle 'Tambokenu' par artist Higelin Mutomb, voix: Gloria Mpanga. 

Les Palabres de la Biennale sont supportés par le musée d'Afrique (Tervuren), Katholieke Universiteit Leuven et produit en collaboration avec Bruxelles Appartient à Nous (BNA BBOT).

PALABRE 1 : Une introduction au thème de la toxicité, avec Alexandre Mulongo Finkelstein, Mpho Matsipa, Lucrezia Cippitelli, Bruno Leitão, Paula Nascimento modéré par Smooth Nzewi et Lotte Arndt (EN/FR)
PALABRE 2: Réparation des Ecosystèmes avec artist Luigi Coppola, Prof. Edouard Ilunga, Prof. Donatien Dibwei dia Mwembu, Bérenice Mujinya Kweyi moderé par Lucrezia Cippitelli (FR)
PALABRE 3: Autour des collections toxiques avec Philippe Mikobi & Lotte Arndt modéré par Costa Tshinza (FR)
PALABRE 4: Expériences toxi-cine avec artistes Fundi Mwamba Gustave et Antje van Wichelen, moderée par Rosa Spaliviero (FR)
PALABRE 5: On Trade Off avec artistes Gulda El Magambo et Alexandre Mulongo Finkelstein, moderée par Livia Cahn (FR)
PALABRE 6: On Trade Off avec artiste Femke Herregraven, moderée par Lotte Arndt (EN). Dans ses recherches sur l'extraction potentielle du lithium, Femke Herregraven se concentre sur une « jumelle numérique » de Manono. En utilisant des technologies sophistiquées souvent sans se rendre sur place, des sociétés minières internationales créent aujourd'hui des modèles numériques de leurs futurs mégaprojets bien avant que le minerai ne soit extrait du sol. Elles sont utilisées pour simuler le processus d'extraction afin de convaincre les politiciens et les investisseurs de leur potentiel de profit et de profit. Un prélude à : Quand la poussière se soulève est un prélude à une jumelle numérique alternative de Manono qui va à l'encontre de l'abstraction et de la monétisation du paysage et des habitant.e.s. Femke Herregraven est une artiste visuelle qui étudie les infrastructures matérielles, les géographies et les systèmes de valeurs façonnés par les technologies et les structures financières. Son travail se concentre sur les effets des systèmes de valeurs abstraits sur l'historiographie et les vies individuelles. En 2016, elle a collaboré avec un journaliste d'investigation néerlandais sur les Panama Papers. En 2019, elle a été nominée pour le prix de Rome. Elle fait partie de On-Trade-Off : un projet transnational dirigé par des artistes sur la nouvelle mythologie énergétique autour du lithium, et est candidate à Creator Doctus (un doctorat basé sur la pratique) au Sandberg Instituut (2020-2024). Chercheuse et curatrice, Lotte Arndt (Paris, Berlin) accompagne le travail d’artistes qui questionnent le présent postcolonial et les antinomies de la modernité dans une perspective transnationale. Dans le cadre du projet international Reconnecting Objects. Epistemic Plurality and Transformative Practices in and beyond Museums, elle mène actuellement un projet de recherche sur les biocides et les antinomies de la conservation dans les musées ethnographiques. Entre 2014-2021, elle a enseigné à l’École supérieure d’art et design Valence Grenoble. Elle est co-fondatrice de la revue en ligne Trouble dans les collections. Livres édités : Candice Lin. A Hard White Body (avec Y. Umolu), Chicago University Press, 2019 ; Les revues font la culture ! Trier 2016 ; Crawling Doubles. Colonial Collecting and Affect (ed. avec M. K. Abonnenc et C. Lozano), B42, 2016 ; Hunting & Collecting. Sammy Baloji (ed. avec A. Taiaksev) 2016.
PALABRE 7: Ecopoétiques africaines avec Xavier Garnier, moderée par Filip de Boeck (FR). Xavier Garnier est Professeur de littératures française et francophones à l’université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 et l’auteur de nombreux livres, entres autres Sony Labou Tansi. Une écriture de la décomposition impériale, Paris, Karthala, 2015) et Le roman swahili. La notion delittérature mineure à l’épreuve, Paris, Karthala, 2006. Dans ce podcast Filip De Boeck s’entretient avec Xavier Garnier au sujet de son dernier ouvrage, Ecopoétiques africaines. Une expérience décoloniale des lieux (Karthala 2022) où l’auteur propose une relecture ‘écopoétique’ d’auteurs aussi divers que Senghor, Ahmadou Kourouma, Ben Okri, Yvonne Vera, Ngugi wa Thiong’o ou encore Sinzo Aanza et Mwanza Mujila. Filip De Boeck est professeur d'anthropologie à l'université de Leuven et membre du collectif Picha. Il est notamment l'auteur de Kinshasa. Récits de la ville invisible (2004, avec Marie-Françoise Plissart) et Suturing the City. Living Together in Congo's Urban Worlds (2016, avec Sammy Baloji).​
PALABRE 8: Toxic Tales from the African Anthropocene avec Gabrielle Hecht, modéré par Filip de Boeck (EN). Avec une formation en histoire et en sociologie des sciences, Gabrielle Hecht est actuellement professeur d'histoire et d'anthropologie à l'Université de Stanford et Senior Fellow au Freeman Spogli Institute's Center for International Security and Cooperation. Ses travaux portent sur la toxicité, les résidus radioactifs, les déchets miniers, la pollution de l'air et plus largement l'Anthropocène en Afrique. Elle est l'auteur de The Radiance of France: Nuclear Power and National Identity (1998), et Being Nuclear: Africans and the Global Uranium Trade (2012). Pour ce podcast, Filip De Boeck a eu une conversation avec Gabrielle Hecht à propos de son prochain livre Residual Governance. Comment l'Afrique du Sud prédit l'avenir planétaire (2023). Filip De Boeck est professeur d'anthropologie à l'Université de Louvain et membre du Collectif Picha. Il est entre autres l'auteur de Kinshasa. Contes de la ville invisible (2004, avec Marie-Françoise Plissart) et Suturer la ville. Vivre ensemble dans les mondes urbains du Congo (2016, avec Sammy Baloji).
PALABRE 9: Utopies de conception : l'up-cycling comme impératif de conception avec Nifemi Marcus Bello, moderée par Mpho Matsipa (EN). Ce podcast explore le travail de Nifemi Marcus Bello et son projet de recherche pour créer une archive du design africain en relation avec l'urbanisme, l'artisanat, la technologie et artisans modernes. Nous discutons également de la relation entre la nécessité et la conception et le rôle des objets trouvés, le recyclage et la valorisation des matériaux locaux et horizontaux systèmes de distribution d'objets de conception africaine.
PALABRE 10: Mines artisanales, gouvernance et générations historiques dans la Copperbelt du Congo avec Timothy Makori, moderé par Alexandre Mulongo Finkelstein (SW). Conversation (en swahili) entre l'anthropologue Timothy Makori et l'écrivain et membre du Picha Alexandre Mulongo Finkelstein, avec une brève introduction en anglais par Filip De Boeck. Ce podcast présente les recherches de Timothy sur l'histoire de l'exploitation minière artisanale à Likasi et plus largement dans la Copperbelt congolaise. Timothy Makori propose une évaluation critique du présent de la Copperbelt composé, enchevêtré et superposé à divers passés. La question qu'il n'a cessé de poser dans ses recherches est de savoir quelles idées sur le changement social émergent lorsque le présent libéralisé actuel en tant que période temporelle de l'histoire de la Copperbelt est composé de différentes « durées », différentes temporalités qui forment un palimpseste de différentes expériences générationnelles et couches résiduelles du passé. À quel point le présent est-il post-colonial dans la Copperbelt du Congo ? Dans quelle mesure l'histoire de la rencontre coloniale reste-t-elle inachevée et « toxique » ? Timothy Makori est actuellement professeur adjoint de mondialisation et de développement au Département d'études sociétales de la Faculté des arts et des sciences sociales de l'Université de Maastricht aux Pays-Bas.
PALABRE 11: Traces Métalliques et Impact sur la Santé des Populations avec professeur Célestin Banza et professeur Lubaba Nkulu, moderé par Alexandre Mulongo Finkelstein (FR).
PALABRE 12: Medusa (2021, 72 min): Résonances Toxique et Lushoise - Solvay en RDC, avec artistes Chloé Malcotti et Alexandre Mulongo Finkelstein, moderé par Filip de Boeck (FR). Chloé Malcotti (née en 1989, Fr) vit et travaille à Bruxelles. Elle est professeur à l'ERG (Ecole de recherche graphique) et co-fondatrice du projet curatorial Level Five Blue Screen. À travers ses films, mais aussi ses photographies et installations, Chloé Malcotti explore l'impact des grandes industries du XXe siècle sur la vie des travailleurs et des habitants, ainsi que leur effet sur les environnements écologiques et topographiques. Et en le faisant elle réintroduit la fiction dans des lieux où ces industries se retirent lentement. Dans « Medusa », un récent long métrage de 2021 qui a été projeté à Lubumbashi dans le cadre de la Biennale, Chloé Malcotti raconte l'histoire de la ville côtière italienne de Rosignano, connue et aimée pour ses plages extrêmement blanches et sa mer intensément bleue. Mais ces caractéristiques extraordinaires sont le résultat toxique de décennies de pollution par une usine appartenant à la société Solvay, qui produit du carbonate de soude.
PALABRE 13: Primordial Earth (2021, 9 min.) avec artist Léonard Pongo et critique d'art Jean-Sylvain Tshilumba Mukendi, moderé par Alexandre Mulongo Finkelstein. Conversation autour du film Primordial Earth de l'artiste Léonard Pongo, une ode à la nature congolaise (faune et flore) en images. Avec le critique d'art Jean-Sylvain Tshilumba Mukendi, le public du centre d'art Biasasa et sous la modération de Alexandre Mulongo Finkelstein, le film livre ses multiples facettes à travers les mots des intervenants. (FR)
IMPACT DES DEVELOPPEMENTS TECHNOLOGIQUES SUR LA VIE HUMAINE : Maurice Mbikayi répond à ce thème au micro de Jackson BUKASA et Cedrick YUMBA à Picha de Lubumbashi Qui est Maurice Mbikayi ? Maurice Mbikayi est né à Kinshasa, République Démocratique du Congo en 1974. Il est diplômé d'un BA en Design Graphique (Publicité et Communication Visuelle), des Académies des Beaux-Arts de Kinshasa. Il a obtenu sa maîtrise en beaux-arts (avec distinction) en 2015 à la Michaelis School of Fine Art de l'Université du Cap.
GESTION DES IMAPCTS DES ENTREPRISES MINIERES SUR LES POPULATIONS LOCALES (TENKE FUNGURUME MINING) PAR BRIEUC