Depuis 2005, Sammy Baloji explore la mémoire et l’histoire de la République démocratique du Congo. Son travail est une recherche continue sur le patrimoine culturel, architectural et industriel de la région du Katanga, ainsi qu’une remise en question de l’impact de la colonisation belge. Son utilisation des archives photographiques lui permet de manipuler le temps et l’espace, comparant ainsi les anciens récits coloniaux aux impérialismes économiques contemporains. Ses œuvres vidéo, installations et séries photographiques soulignent la manière dont les identités sont façonnées, transformées, perverties et réinventées. Son regard critique sur les sociétés contemporaines constitue un avertissement sur la façon dont les clichés culturels continuent à façonner des mémoires collectives et permettent ainsi aux jeux de pouvoir sociaux et politiques de continuer à dicter les comportements humains. Comme il le déclarait dans un entretien récent : « Je ne suis pas intéressé par le colonialisme comme nostalgie, ou par le fait qu’il s’agisse d’une chose du passé, mais par la perpétuation de ce système. »
Sammy Baloji (né en 1978 à Lubumbashi, RD Congo) vit et travaille entre Lubumbashi et Bruxelles. Il mène depuis septembre 2019 un doctorat de recherche en art à l’université Sint Lucas d’Anvers intitulé « Contemporary Kasala and Lukasa: towards a Reconfiguration of Identity and Geopolitics ». Chevalier des Arts et des Lettres, il a reçu de nombreuses bourses, récompenses et distinctions, notamment lors des Rencontres africaines de photographie de Bamako et de la Biennale de Dakar et a été lauréat du Rolex Mentor and Protégé Arts Initiative. En 2019-2020, il était pensionnaire de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis. Depuis 2018, il enseigne à la Sommerakademie de Salzburg. Sammy Baloji est co-fondateur en 2008 des Rencontres Picha/Biennale de Lubumbashi.