Michèle Magema est une artiste interdisciplinaire travaillant principalement avec la vidéo, la performance, la photographie et le dessin. Son travail s'attache à articuler un échange permanent entre récits individuels, mémoire collective et Histoire. Marchant à la frontière entre expérience personnelle et angoisses collectives partagées, elle puise dans ses propres histoires et souvenirs pour aborder des thèmes tels que le féminisme, la sociologie, la politique et la mythologie. L'exploration de son identité féminine, déplacée à travers le temps et la mémoire, renvoie l'image d'une femme complètement détachée de tout exotisme historiquement imposé. Elle utilise souvent des faits historiques, qu'elle réinterprète à travers des mises en scène frontales et diverses métamorphoses.
Née en République démocratique du Congo en 1977, l'artiste quitte Kinshasa pour Paris avec sa famille à l'âge de six ans, auprès de son père alors réfugié politique. Elle se situe dans une zone intermédiaire entre le Nord et le Sud et interroge le monde à travers une perception métissée par sa culture d'origine et son pays d'adoption. Elle présente souvent une vision critique des formes multiples d'exploitation et d'oppression en Afrique et souligne les relations entre la violence continue, les ressources naturelles et la corruption.
Le travail de Michèle Magema est exposé dans des institutions internationales et fait partie des collections du Musée d’Afrique à Bruxelles (BE), du Musée Rietberg à Zürich (CH), de l'Artothèque de Villeurbanne (FR), de la Fondation Sindika Dokolo (AO) et de la Fondation Attijariwafa bank (MA). Elle a reçu le premier prix de la Biennale de Dakar (SN) en 2004 et le Prix IFAA de la Biennale de Yango (CD) en 2014. Elle a été citée dans de nombreux articles et publications sur l'art africain contemporain tels que Les artistes africains de 1882 à nos jours aux éditions Phaidon en 2021, Congo as Fiction publié par le Musée Rietberg en 2020, ou Exploring a Century of Art in Congo, écrit par Rachel Donadio pour le New York Times en 2015.